Description
Le Qatar souhaite devenir une passerelle pourl’Afghanistan afin de se rendre encore davantage indispensable auprès de ses alliés occidentaux », estime Andreas Krieg, professeur au King’s College de Londres et ancien consultant pour les forces armées qatariennes. « Les pays occidentaux ont besoin de l’engagement de Doha pour délivrer l’aide humanitaire nécessaire à Kaboul et aussi garantir une certaine stabilité en Afghanistan, or ils ne veulent pas être vus comme parlant directement avec les Talibans. » C’est donc en tant
qu’interlocuteur privilégié des insurgés islamistes que la pétromonarchie agit dans l’épineux dossier afghan.
C’est donc au Qatar, allié privilégié au Moyen-Orient des États-Unis, qui y disposent de leur plus grande base militaire (11 000 soldats américains stationnés à Al-Udeid), qu’est confié le rôle de médiateur. « L’émirat est un petit pays, qui n’a pas de politique ni d’intérêt spécifique en Afghanistan, et dont la survie dépend de la protection extérieure », rappelle le chercheur Andreas Krieg. « Doha a surtout développé des relations privilégiées avec les acteurs non-étatiques, qu’il ne considère pas comme une menace à sa sécurité nationale, et les a utilisées en se positionnant comme médiateur, pour gagner d’autant plus de crédit auprès de ses alliés occidentaux. »
« La relation entre le Qatar et les talibans n’a jamais été idéologique mais pragmatique, assure pourtant Andreas Krieg. Les États-Unis avaient besoin du Qatar comme interlocuteur pour parler aux talibans, tandis que ces derniers avaient besoin du Qatar pour parler au reste du monde. »
Period | 6 Sept 2021 |
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Held at | Le Point, France |
Keywords
- Qatar
- Afghanistan