La nouvelle donne en Afghanistan (V) Le Qatar, médiateur positif ou complice toxique?

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«Le Qatar, s’il en a tiré de grands bénéfices diplomatiques, s’est placé en médiateur neutre et en facilitateur. Les Américains cherchaient dès 2010 à établir une ligne avec les talibans pour engager la recherche d’une solution politique. L’Arabie saoudite et la Turquie étaient candidats mais, trop liés avec l’Afghanistan, Washington leur a préféré le Qatar qui n’y avait aucun intérêt», explique Andreas Krieg, professeur au King’s College de Londres et ex-conseiller de l’armée qatarie. À l’époque, le «surge» ordonné par le président Obama permet à son administration d’affirmer avoir repoussé l’insurrection sur la plus grande partie du territoire, mais le locataire de la Maison blanche sait qu’elle ne s’éteindra jamais sans solution politique interafghane. Il faut donc établir un terrain de négociation qui puisse aussi servir de cadre aux échanges de prisonniers respectifs. En mai 2011, Oussama ben Laden, objectif numéro un de l’invasion de l’Afghanistan, est exécuté au Pakistan et l’Otan peut annoncer que la gestion de la sécurité pourra être transférée aux forces locales dans les trois ans. En janvier 2012, les talibans signent l’accord pour ouvrir un bureau à Doha, geste salué par l’ONU comme crucial pour la recherche d’une solution politique qui puisse stabiliser l’Afghanistan. «Rétrospectivement, le Qatar devenu incontournable en Afghanistan, n’a jamais fait de meilleur investissement depuis qu’il a choisi de liquéfier son gaz pour l’exporter», poursuit Andreas Krieg.
Period8 Dec 2021
Held atIci Beyrouth, Lebanon